Projet solo de John Robbiani, fondé en 2006, The Lonesome Southern Comfort Company s’essaye depuis 2006 et un premier album éponyme à une indie-country-folk qui, sur ce troisième ouvrage, le bonhomme se voyant depuis 2008 épaulé par trois autres musiciens, trouve une bien belle interprétation.
En neuf morceaux, LSCC prend des orientations indie-electro-folk-rock (l’imparable et splendide When he’s down en ouverture), étire le format en imposant une acoustique pure et des voix une fois de plus chatoyantes, à l’émotion palpable (64 Warwick Way et son violon tranquille), déploie lentement des canevas aux chants allant de pair (Mary Anne), en ce qui concerne le début de The Big Hunt. Aidé, aussi, par quelques potes de label dont Peter Kernel, autres Suisses performants, Robbiani étincèle d’un bois folk à la majesté certaine (The big hunt). On s’y laisse facilement prendre, tant le ressenti et le pouvoir d’évocation sont conséquents, à l’instar de la valeur intrinsèque de ses compositions.
En outre, il y adjoint le nerf et le rythme nécessaires (Retreat, galopant) et nous transporte dans des contrées western agitées et superbes dans le son, parsemées d’instants aériens d’une troublante beauté suivie de sursauts instrumentaux (That 2am call). Le violon de Boris amène un côté « champêtre » qui sied à merveille à son registre, les entrelacs vocaux font merveille et même dans la quiétude country récurrente, comme sur CT scan, l’univers planté est saisissant. Wall street’s foreign legion, avec sa batterie saccadée, puis Rent song et ses guitares claires puis plus bourrues sur la fin, hissant l’album du quatuor originel à un haut niveau musical et en faisant une trouvaille helvète notable de plus, pour ceux, dont j’avoue être, qui ne connaîtraient pas encore LSCC.