Groupe insoumis maintenant porté par le seul Amaury Cambuzat, qu’épaule désormais un trio constituée de Nathalie Forget (ondes Martenot et ici d’un superbe apport, souvent sollicitée par Faust et Radiohead), Diego Vinciarelli à la Basse et Luca Andrioli (Sexy Rexy) à la Batterie, Ulan Bator sort un nouvel opus, En France/En transe, après Tohu-Bohu, sorti en 2010 et globalement bon bien qu’un tantinet « poli ».
Cette fois, le quatuor durcit le ton, garde une forme de sensualité déviante (We R you, cadencé, obsessionnel doué d’une montée en puissance qui prendra fin dans le fatras sonore), et plante d’emblée le décor, sauvage, troublé, d’un rock sans concession aucune (Take off, ahurissante introduction entre post-rock pétri de style, fin mais tendu, et embardées noise qu’on fera bien plus qu’apprécier, le tout sur une dizaine de minutes). On comprend dans plus tarder que sur cet essai, Ulan Bator se situe à mille lieues de toute forme de normalité et cela lui permet d’atteindre un niveau au delà de l’estimable, en atteste ce troisième morceau intitulé Ah ham entre calme relatif et coups de boutoirs sonores, qui vient parfaire une entame décidément bluffante.
Un travail plus contemplatif mais tout aussi décalé se fait ensuite entendre sur Colère, voix au verbe habile et sons spatiaux voisinant pour le meilleur. L’apport de Jean-Charles Versari aux manettes est conséquent, le ton juste, fidèle à l’esprit du groupe. Bugarach le dévoile louvoyant, sous l’effet des ondes de Nathalie, bruitiste dans l’instrumentation et au final parfaitement cohérent, comme doté d’une force nouvelle. Les trames ainsi conçues, addictives, font la force et la sève d’un disque au sommet. Que Song for the deaf, avec ses paroles brèves et réitérées en son début, puis son chant en Français associé à un fond instrumental de caractère, renforce dans son identité, tout comme Fakir qui par ses ambiances répétées et ses voix distantes génère à son tour une sorte de dépendance.
Il reste alors deux titres au groupe pour enfoncer le clou et Jesus B.B.O. et son climat à la Sonic Youth des débuts, à base de voix loufoques. Dans la création d’atmosphères prenantes et personnelles, Ulan Bator n’a pas son pareil et le prouve une nouvelle fois sur le bien nommé En France/En transe, psyché, halluciné, vrillé de sons a-normaux, ultime réussite d’un disque qui en constitue une éclatante. Et qui remet sur le devant de la scène un groupe bien trop vite oublié, dont cette production risque fort, pour son vingtième anniversaire, de damer le pion à bon nombre de formations d’ici et d’ailleurs.
Cette fois, le quatuor durcit le ton, garde une forme de sensualité déviante (We R you, cadencé, obsessionnel doué d’une montée en puissance qui prendra fin dans le fatras sonore), et plante d’emblée le décor, sauvage, troublé, d’un rock sans concession aucune (Take off, ahurissante introduction entre post-rock pétri de style, fin mais tendu, et embardées noise qu’on fera bien plus qu’apprécier, le tout sur une dizaine de minutes). On comprend dans plus tarder que sur cet essai, Ulan Bator se situe à mille lieues de toute forme de normalité et cela lui permet d’atteindre un niveau au delà de l’estimable, en atteste ce troisième morceau intitulé Ah ham entre calme relatif et coups de boutoirs sonores, qui vient parfaire une entame décidément bluffante.
Un travail plus contemplatif mais tout aussi décalé se fait ensuite entendre sur Colère, voix au verbe habile et sons spatiaux voisinant pour le meilleur. L’apport de Jean-Charles Versari aux manettes est conséquent, le ton juste, fidèle à l’esprit du groupe. Bugarach le dévoile louvoyant, sous l’effet des ondes de Nathalie, bruitiste dans l’instrumentation et au final parfaitement cohérent, comme doté d’une force nouvelle. Les trames ainsi conçues, addictives, font la force et la sève d’un disque au sommet. Que Song for the deaf, avec ses paroles brèves et réitérées en son début, puis son chant en Français associé à un fond instrumental de caractère, renforce dans son identité, tout comme Fakir qui par ses ambiances répétées et ses voix distantes génère à son tour une sorte de dépendance.
Il reste alors deux titres au groupe pour enfoncer le clou et Jesus B.B.O. et son climat à la Sonic Youth des débuts, à base de voix loufoques. Dans la création d’atmosphères prenantes et personnelles, Ulan Bator n’a pas son pareil et le prouve une nouvelle fois sur le bien nommé En France/En transe, psyché, halluciné, vrillé de sons a-normaux, ultime réussite d’un disque qui en constitue une éclatante. Et qui remet sur le devant de la scène un groupe bien trop vite oublié, dont cette production risque fort, pour son vingtième anniversaire, de damer le pion à bon nombre de formations d’ici et d’ailleurs.