Officiant dans le créneau « noise » à défaut de pouvoir le catégoriser complètement (et c’est tant mieux), le groupe de la province de Coni livre sur Three angles neuf morceaux entre mélodies épurées, bourrasques noise et vocaux barrés épars. La recette, maitrisée, le maintient au top d’une mouvance dont il repousse les frontières et qu’il fait sienne et l’exploration de l’opus amène un premier constat: celui-ci, à la fois fin et impulsif, s’appréhende comme un ensemble. Jamais bêtement frontal malgré sa force de frappe, il cogne avec intelligence, groove sévère et évite de s’appuyer sur un ou plusieurs titres en particulier. C’est ce qui fait la force des grands albums et leur durabilité: la cohérence du tout, l’équilibre et l’homogénéité entre les compositions.
Une folie mesurée parcourt Three angles, parsemé de breaks bien amenés et accessible en dépit de ses humeurs variables (Momra rusia) et intéressant jusque dans ses essais les plus brefs (Va tutto bene è tutto bellissimo).
Singulier, il exige un effort d’assimilation et se révèle à chaque audition, fort de richesses sonores et de climats a-normaux ingénieux qui en font toute la sève, pour s’ajouter à la catégorie, conséquente, des albums ATRDR, hors-normes et indispensables de par leur contenu.