A l’heure de sortir son premier EP, ce Venus bar donc, AV coopère avec Lescop (Adrien a écrit Tokyo la nuit, Lescop lui rend la pareille en signant l’excellentissime Autostrada, froid et songeur, alerte, balafré par le saxo de Renaud-Gabriel Pion, qui conclut la partie non remixée de Venus bar) et, outre ces services mutuels, livre un EP qui le place de suite sur les sommets d’une cold élégamment jouée. Les basses profondes de Venus bar donnent le ton, les textes du bonhomme le mettent à l’honneur et la beauté du propos, son groove aussi, se heurtent à une certaine acidité et une coloration cold qui accouche du meilleur. A la croisée d’ères révolues et de l’époque actuelle, l’ajustage est adroit et chaque morceau captive, tel le lent et obsédant Mort à Vegas qui suit ou Zombies qui impose des claviers dignes de Robert Smith et sa clique.
Les sources d’inspiration ne sont décelables que par bribes, bien « recrachées » et AV explore déjà des contrées qu’il fait siennes, comme ce Autostrada tendu cité plus haut.
Non-content de nous combler par le biais de ces quatre morceaux, AV nous sert ensuite trois remix brillants du même titre, Venus bar; le premier par Pyramid, qui en fait une petite pépite dansante aux vocaux traficotés, le second par Juveniles, à l’electro truffé de gimmicks accrocheurs. L’ep arrivant à terme sur une cover dudit titre par That obscure object of desire, plutôt trip-hop mais dotée de sautes d’humeurs soniques bienvenues et imaginative sur le plan des sonorités qui l’étayent.
Très réussi donc, Venus bar fait d’Adrien Viot une découverte de choix, qu’il importe désormais de suivre à la trace.