Virevoltant, pop, cold (oui) et new-wave, griffé par des synthés qui constituent, avec la voix de la Dame, l’un des atouts directement audibles du rendu, MA surprend et varie le propos de façon judicieuse. On ne décroche pas, pris par les rythmes souvent affirmés et la dizaine de morceaux joués, intéressants même lorsqu’ils se posent (La pluie et le beau temps). Pop et electro sont ici mariées avec brio et se drapent à l’occasion de guitares plus qu’agréables (All yours) qu’accompagnent des claviers distordus, le début d’album est impeccable (Walls of the world, gentiment assombri et mélodiquement irrépressible, qui inaugure cinq premiers titres sans faux pas), et seule la fin, avec deux chansons à mon sens trop retenues, peut éventuellement prêter le flanc à d’éventuelles critiques négatives.
En outre, les six remixes offerts ensuite instaurent des climats saccadés, agités ou bien plus célestes, justifiant amplement leur présence et le choix d’Ariane Moffatt d’en appeler à des musiciens qui font ici mieux que d’honorer ses travaux. Elle se charge elle-même de la relecture de Walls of the worls, spatiale, haut perchée et dans le même temps cadencée, et signe un opus intéressant de bout en bout ou presque, qui appelle à de nombreuses écoutes dès lors qu’on se retrouve sous son insidieuse emprise.