Ceci étant fait, il sera vain d’extirper du lot tel ou tel titre et au sein des perles pop entendues, on remarquera des embardées un tantinet plus cold comme Boulevard du crépuscule, doté d’une basse charnue, après un début d’album de haut niveau, truffé de chants légers et de bonnes idées sonores et, on s’en réjouira, entrainant et décoré par de bien beaux choeurs. Riviera et son refrain squatte-cerveau fait d’emblée la différence et une euphorie poppy s’empare de l’auditeur pour ne plus le quitter, d’autant que se profile une palanquée de chansons acidulément pop auxquelles on ne peut apposer qu’une vaine et timide résistance. Pour tout dire, on succombe et le niveau des « Bewitched » est ici égalé, dans un format peut-être plus globalement posé mais non moins passionnant.
Comme chez Aline, on atteint des cimes mélodieuses et on s’appuie sur des réalisations imparables (La mafia douce puis Ondine, moins rythmé mais à l’atmosphère qui « capture ») pour concocter une première partie d’album sans défauts, même moindre. Notons l’utilisation des claviers, qui apportent une touche spatiale ou 80’s sobre et de taille, et l’intérêt au moins égal de ce qui suit, introduit par Jerricane, tout bonnement parfait. Pendentif peut ensuite se permettre de tempérer la cadence sur l’intro de…Pendentif, justement, dont les tonalités évoquent à la fois la new-wave et la pop, d’aujourd’hui ou à l’époque Sarah Records.
Des travaux rythmés (d’abord God save la France, aux voix alliées délicieuses, puis la Nuit dernière, dansant avec sa quatre-cordes en avant), coupés par le bien nommé Voltige, plus aérien, mettant fin à Mafia douce, on conclura en qualifiant celui-ci de pièce solide et indispensable, aux airs de confirmation étincelante d’un potentiel presqu’aussi vite validé qu’il fut décelé.