Un EP prometteur ainsi qu’une belle série de dates sous le coude, Ian Thompson, voix du groupe Somerset, répond à nos quelques questions…
« La véritable naissance de Somerset date de 2009, nous avons composé nos propres chansons a cette époque. Il s’agit pour certains d’ entre nous de leur premier groupe, certains ont connu d’ autres expériences auparavant ».
A l’écoute de votre EP, on sent l’influence nette de la scène anglaise; ne craignez-vous pas que cela devienne un écueil au fil de votre avancée?
« Nous faisons ce que nous aimons. Nous avons été élevés à la musique anglo-saxonne; les Beatles, les Who, Oasis, Stereophonics font partis de notre ADN, hors de question pour nous de suivre une mode, de choisir la facilité. Ça sonnait comme une évidence. Le seul risque est d’ être le clone de… Mais plus le temps avance, plus nous nous détachons de nos modèles. Nous sommes parvenus a trouver notre son, à nous créer notre propre identité. »
Quels enseignements tirez-vous de vos scènes jusqu’à maintenant? Estimez-vous avoir d’ores et déjà trouvé une cohérence sur ce plan?
« Lorsque l’on écrit des chansons on pense instantanément live, à la façon dont les titres doivent sonner et je pense que ça s’entend. La scène est un véritable révélateur du talent d’un groupe. Tu avances sans filet, sans artifice, c’est une réelle mise à nu, une forme d’exhibition. C’ est là que nos chansons prennent leur pleine mesure parce que c’est là qu’ elles sont le plus efficaces. Les critiques sont très positives, on sent qu’il se passe quelque chose. »
Est-il aisé de trouver une place, fusse t-elle « petite », au sein de l’univers parisien et francilien? Sortir de ce territoire qui constitue votre environnement proche est-il dans vos intentions?
« A Paris il y’a beaucoup de salles mais aussi beaucoup de concurrence, beaucoup de très bons groupes et le public Parisien est très exigeant, blasé, il a tellement de choix. Ce qui fait la différence, c’est l’envie de réussir, être convaincu de ce que l’on fait. Il faut aussi connaitre les bonnes personnes. Quand tu fais du rock et que tu chantes en anglais c’est difficile d’exister, beaucoup plus que si tu faisais du rap, du métal, de l’electro ou de la chanson en français. Mais notre travail commence à porter ses fruits; on sent qu’il y a une réelle demande. Mais nous souhaitons aussi nous exporter, toucher un maximum de gens, l’accueil en province est toujours fantastique ».
Pour en revenir à l’EP, il est de toute évidence de très bon niveau. Comment s’est déroulé son enregistrement?
« Nous l’avons enregistré aux studios Covent Garden d’Eragny.
Nous avons beaucoup appris de cette expérience, les choses à faire, à ne pas faire. C’était une étape obligatoire, nécessaire avant l’enregistrement de l’album. Nous entrerons en studio pour l’enregistrement de notre premier album avec beaucoup plus de certitudes ».
Sachant que vous êtes cinq dans Somerset, chacun d’entre vous parvient -il à faire son petit « trou » dans le groupe? Humainement et musicalement, cela n’est-il pas parfois un obstacle?
« On a tous des caractères différents mais complémentaires. Il y’ a beaucoup d’échanges et de communication entre nous. Tout le monde à son mot à dire, chacun a ses compétences et les met au service du groupe. Nous sommes capable de nous dire et d’ entendre les choses, on regarde tous dans la même direction ».
L’accueil qui vous est alors réservé est-il positif? Avez-vous eu des réactions particulières s’agissant de vos concerts et sorties « disques »?
« L’accueil est très positif. Tu sais, malgré ce que certaines têtes bien pensantes s’imaginent, il y a une réelle demande du public pour le rock anglais en France, Il suffit de voir a quelle vitesse se vendent les places d’artistes comme Miles Kane, Arctic Monkeys ou Stereophonics. Il y a un truc à faire et les retours a propos de Somerset sont très bons, le clip de Spirit a aussi reçu de bonnes critiques. Les gens sont de plus en plus nombreux à nous suivre ».Que projetez-vous dans un avenir proche?
« On va se concentrer sur l’enregistrement de notre album, ce qui va nous prendre pas mal de temps. On ne veut rien précipiter et être fier du résultat. Il devrait sortir à l’ été 2014 et nous nous produirons alors un peu partout pour le défendre. Nous participerons notamment a quelques festivals ».
Pour finir, d’où vient le nom du groupe? Est-il en lien avec l’Angleterre comme on pourrait s ‘y attendre?
« Nous cherchions un nom qui sonne anglais. Nous sommes tombés sur un livre de Somerset Maugham que nous avons adoré. Il s agit donc d’un clin d’oeil au romancier anglais mais aussi au film Seven et au personnage incarné par Morgan Freeman, l’inspecteur Somerset ».