En résulte ce III qui constitue logiquement son troisième album et démarre de façon charmante, gentiment intensive (I wasn’t afraid, après une intro courte) pour sur le morceau suivant mettre en place une trame folk certes bien jouée, sensible, mais aux airs de déjà entendu…avant que le contenu ne gagne en ampleur et n’allie penchants sombres et beauté instrumentale. Habile, Hanson parvient à éveiller l’intérêt, brouille et intensifie son propos avec brio sur ledit morceau et c’est là qu’il est le plus crédible, dans ses embardées qui l’éloignent des sentiers battus.
De ce fait, on s’ennuie un peu lorsqu’il revient à un certain conformisme et c’est la sincérité, la finesse du propos qui le fait alors surnager (Friends), avant que Pretty creatures ne l’amène à opter pour une trame plus remuante et acidulée mais encore trop timorée. Le tout est beau à entendre, mais souffre encore d’un sentiment de déjà fait; j’en veux pour preuve Demons, plein de ressenti mais trop peu singulier malgré l’évidente intégrité du propos.
Deep water plante ensuite un décor trop bref pour captiver, puis Lost s’emporte entre beauté et tourmente avec pour effet de remettre en évidence les capacités d’Hanson à créer, à oser pour un résultat digne de l’écoute. Et ce quand bien même Swim, spatial, se montre malgré un ornement avenant trop timide pour prendre son envol. L’album s’achevant d’abord sur Wet jets, à la fois subtil et griffu, entrainant, étayé par les sonorités individuelles de son créateur, puis un Building on trituré à l’électronique, haut perché et finaud dans le contenu, on en ressort avec l’impression que White, doué, s’en tient pour l’heure à des essais souvent trop timorés, se montrant en revanche convaincant dans ses moments d’audace.