De plus, le chant s’invite sur l’excellent Grapes et la diversité dans les ambiances ajoute à l’impact de Tennis, qui surfe entre les genres sans jamais faire dans la médiocrité, loin s’en faut.
Une certaine finesse est même de la partie (Non mais vraiment j’t’aime j’te jure), ce qui a pour effet de casser avec à propos le flux de ces instrumentaux agités de haute volée. On y prend vite goût, Peut-être si imbriquant bruitisme et mélodies de belle manière et donnant la coloration, changeante dans la continuité de ce que le groupe construit, d’un album décidément attachant. Et dont les saccades soniques et rythmiques s’avèrent étonnamment justes (Moquette miroir), le genre sacrément « nouveau » et l’inventivité jamais excessive, jamais surchargée dans le contenu.
Soudé, le trio peut se permettre des loopings sonores à l’issue desquels il retombe toujours sur ses pattes, imposer une subtilité surprenante et décisive (La cheminée), opter pour une cadence appuyée (Monica Seles et ses jolies trompettes, ajout pertinent); tout lui réussit et Tennis en fait un groupe désormais, en plus d’être inclassable, indispensable. Je suis caché sous ton pull, ultime morceau d’une série impressionnante, envoyant en guise de bouquet final une sorte de rock’n’roll fin et sauvage, haché et galopant, dont Papaye détient la recette.