Heureusement, c’est l’option rageuse et mélodique qui l’emporte et le niveau de Dave Grohl et consorts -ceux des débuts- est ici égalé, le leader Nicolas Costa (voix/guitare) et sa section rythmique sans fioritures (Alice Thomas, basse, et Arnaud Hergès, batterie) ne faiblissant à aucun moment sur ce disque souvent enthousiasmant. Le dernier à avoir atteint ce niveau, dans un créneau similaire quoiqu’un peu plus marqué par le courant émo, étant Sexypop.
C’est dire la valeur des douze compos livrées, dont la sensibilité pop est boostée, portée vers l’avant par un rock énervé qui laisse son empreinte dans tarder: Every minute, every hour, chanson d’ouverture, donnant dès ses premières secondes le ton de l’opus, efficacement relayé par Like fudge on my lips. Permanent midlife crisis s’appréhende d’ailleurs comme un tout, cohérent, influencé certes mais à la qualité régulière. On ne peut en détacher tel ou tel titre et on approuvera la définition du groupe exprimée dans sa bio et le situant entre Kim Wilde et les Ramones, avec l’attitude d’un Cobain qui aurait pris le contrôle de U2 à la place du trop prêcheur Bono. Délibérément « américain » dans le son et le style, Talia maitrise son jargon et impose une patine pop appréciable (Doll house) qui suit un coup de boutoir tout aussi bienfaisant (Runnin’ dry).
Le savoir-faire est donc affirmé et cette formation à suivre, probante sur la durée bien que peu originale, et signataire d’une fougue qui perdure même sur les derniers instants de Permanent midlife crisis, dernier morceau, éponyme, de ce bon ouvrage.