Le champ est large mais reste cohérent, Good god plaçant l’auditeur, d’emblée, dans les bonnes dispositions par son rythme sautillant et ses ritournelles folk-pop enjouées, instrumentalement habiles et d’une belle sobriété. L’ambiance se fait parfois un peu plus sombre sans se départir de sa beauté (Should be fine/Stupid’o’clock, bel enchainement), et aucun raté ne vient dénaturer un disque attachant, entre subtilité et rock plus marqué. Des trames folk dénudées mais bien ornées (Turn twenty again) complètent le tableau, de même que des échappées pop à deux chants remarquables telle That summer.
Même lorsqu’il ralentit la cadence (Sea precious sea), Arch Woodmann maintient la barre élevée, continuant ensuite à osciller entre les trois genres affichés sans jamais s’égarer (le presque bruitiste, par instants, Parking lot, habillé, aussi, de sons malins et très fins). Bel alchimiste, il défriche avec talent et place dans le même panier dureté et délicatesse (l’appuyé What do you see), pour à la fin des débats proposer un rendu sans faiblesses, qui porte la marque de musiciens doués et passionnés.