Sur les six titres offerts par l’EP, un style certain se dégage et Midnight Locomotive fait dans la pop racée, cadencée ou retenue, aux mélodies entêtantes, en « déviant » habilement par le biais de bifurcations stylistiques parfaitement en place. Trouble maker et sa basse slappée en intro introduit une pop-rock aussi souple que mordante, instrumentalement inventive, puis The giant war of Jupiter débute par une belle acoustique relayée par une trame digne, en effet, des mythiques Beatles cités en tant qu’influence. Entre force et accalmies, les franciliens tapent juste et…ennuient ensuite en conviant le rappeur Jazzy Bazz sur We’ll be walking on the moon qui démarrait pourtant bien, mais pâtit de l’intervention de ce dernier qui casse l’élan poppy alerte du morceau.
Le faux-pas est rattrapé sur le bluesy Pineapple cheeks, au funk reptilien étoffé par un orgue remarqué. Aux confins des ères et des sources d’inspiration, le groupe s’en sort plus que bien et commence à faire sien un genre hybride, inspiré, donc, de multiples courants musicaux.
Un autre featuring, celui de Kiddo et sa jolie voix, est ensuite instauré et cette fois, une trame folk plaisante en ressort, accentuée par la dualité vocale et des guitares qui, sans envahir le morceau, lui donnent la rudesse nécessaire. Tout cela est bien joué et bien pensé et Around midnight met fin à l’aventure de façon subtile, selon une trame blues qui surprend peu mais séduit par son contenu et offre, bonne idée supplémentaire, une saute d’humeur rythmique approuvée, appuyée par des six-cordes bavardes et une section basse-batterie, donc, qui tourne à plein régime.
Bons débuts donc que cet EP signé d’un groupe dont on espère qu’il confirmera ses possibilités, évidentes, et continuera à personnaliser un genre pour l’heure bien maitrisé et assimilé.