En effet, la fringante et pittoresque Briqueterie lui servait d’antre pour, dans le cadre de son volet Mémoire Vivante, mettre en place un ciné-concert ayant pour support filmique le classique de Wallace Worsley, datant de 1920, muet et ayant depuis influencé bon nombre d’autres films et/ou réalisateurs: Satan (the penalty). Avec, à charge de l’illustration sonore, Leandre Vaucher et Ben Moritz, issus d’horizons musicaux et s’étant communément préparés, dans le cadre d’une résidence, à l’évènement.
« Armés » d’ordinateurs et de violoncelles, les deux comparses, doués, ont largement fait honneur à l’initiative de Zebulon en proposant un accompagnement si juste et adapté qu’on en aurait presque oublié que le film projeté était muet. Riche en rebondissements, en variations d’humeur aussi, à l’image de l’excellent Lon Chaney qui incarne -le terme est juste- le personnage principal, Satan (the penalty) a en cette occasion trouvé un second souffle, parfaitement étayé dans ses climats et remous par une instrumentation tour à tour subtile, grinçante, mélodieuse ou dissonante, continuellement en phase avec le déroulement d’un film soudainement étonnamment parlant. Validant ainsi l’idée de la « team » Zebulon, qui sera sans aucun doute suivie d’autres au moins aussi pertinentes et décalées. Rendez-vous étant pris, dans ce cadre, à la Maison de la Culture d’Amiens le 26 de ce mois, pour la projection de « L’enfant aveugle » de Johan Van Der Keuken. Avec pour objectif, dans le cadre cette fois du projet culturel « Par les docs« , de mettre en avant le documentaire dans la convivialité d’un temps de rencontre et d’échange.
Incontestable réussite donc, doublée d’idées foisonnantes, sociales et sociétales dans l’esprit, que ce ciné-concert qu’on espère suivi de bien d’autres, dans le décor attachant de notre « Briquet' » locale.
Photos William Dumont.