Dans l’élan de l’étincelant premier opus de son groupe, « Inner seasons« , questions à Clem Alptraum, chanteur de la dernière révélation aquitaine en date…
1. Au moment de la sortie de votre premier opus, quel est votre ressenti s’agissant de celui-ci? Constitue-t-il une étape décisive dans la poursuite de votre carrière?
Cet album est le testament d’une époque révolue. Il y a évidemment une certaine tendresse à son égard. Il était important de le sortir, même si nous sommes désormais tournés vers demain.
2. Le contenu de l’album démontre une approche singulière, assez originale pour vous distinguer; était-ce le mot d’ordre dans le groupe au moment de s’atteler à faire un disque?
Non, il n’y a aucune règle ni dispositif ni volonté de s’affranchir de quoi que ce soit. Tout vient naturellement, joyeusement.
3. Je me rends compte que votre région, l’Aquitaine, compte de nombreux groupes valeureux; y êtes-vous et par extension y sont-ils, selon vous, bien accompagnés et placés dans de bonnes conditions pour évoluer favorablement?
L’Aquitaine est un vaste terrain de jeu, de recherches et de poésie, délicieusement logée entre les montagnes, l’océan, la forêt. C’est une terre où l’on peut facilement se dissimuler, se transformer. Il y règne une certaine liberté, un instinct d’indépendance. L’Aquitaine a dans son histoire connu plusieurs dominations extérieures, d’où, peut-être, également, sa pluralité, son insoumission naturelle à la France. On est tourné vers Madrid, vers Londres, vers New-York. Cette terre est inspirante et très réconfortante.
4. Vous sachant issus d’origines diverses, qu’ont pu vous apporter ces provenances variées?
Nous sommes tous Aquitains d’adoption.
5. Vous avez été gratifiés d’une belle chronique dans les Inrockuptibles ou encore Magic; est-ce pour vous un coup de pouce d’importance, de même que les autres « papiers » écrits sur votre compte?
C’est probablement flatteur mais personnellement je ne préfère pas trop m’attarder sur la critique, qu’elle soit bonne ou mauvaise. J’imagine que ça peut être paralysant ou ennuyeux d’y accorder trop d’importance. On écrit, on joue, on enregistre. Toute l’aventure et le frisson sont là. Mais c’est personnel.
6. Vos chants « enjoués » me font penser que dans ALBA LUA règne une joyeuse harmonie teintée d’une douce mélancolie; me trompe-je?
Si vous l’avez ressenti c’est que ça existe oui. C’est peut-être également votre projection intime…
7. Que suscite chez vous l’accueil plutôt élogieux qui vous a été réservé?
Même réponse que question 5!
8. Quels sont les thèmes abordés dans vos textes? Comment ceux-ci sont -ils écrits?
Il n’y a pas de thème ou d’esprit prédéfini. C’est un genre de cut-up dont je comprends parfois le sens des mots et de leurs dispositions des mois après. Cet album ayant été écrit en ville dans une chambre d’adolescent je me souviens de besoin d’évasion, de joie, de bienveillance, de solitude, de désoeuvrement, d’envie d’aventures!
Photos Loan Calmon.