Entre passages cold, donc, et élégance new-wave, Arne Vinzon fabrique des mini-hymnes, léger puis enlevés (Les belles structures puis Provisoirement définitif qui lancent les hostilités en plantant sans plus tarder un décor glacé et contemplatif dans la voix, singulière), ou, plus loin, atmosphériques, tout au moins dans un premier temps (Chair livide). Un tempo souvent marqué rend le tout entrainant, en plus de ses penchants froids alliés à des textes eux aussi aboutis.
De ces alliages nait une identité forte et un bien bon album, même lorsqu’il calme le jeu (Pas de cadeaux) avant de s’emballer sous l’impulsion de boites à rythmes vives. Des nappes de claviers bien conçues, déterminantes dans l’ornement mais jamais dans l’excès, étayent Les belles structures, qui peut emmener très haut (La route de Dreux) et inciter à la danse mécanique (Je ne partirai pas, pépite cold aux synthés enivrants). Et dont la qualité ne se dément à aucun moment, accentuée par un chant particulier, prenant, qui fait son effet, et des morceaux de « pure » new-wave parfaitement réhabilitée (Le problème de la drogue) que suivent des essais cold aux basses charnues (Vertiges et, plus loin, L’instant), ou encore une chanson nuageuse comme Je t’aime je t’aime.
A part, donc, dans le paysage musical français, Les belles structures met sous les feux de la rampe un groupe déjà précieux, au style installé, qui en plus de faire ressurgir le souvenir d’une époque regrettée signe de véritables trésors à la croisée des époques.