Il en résulte onze morceaux dont tous s’avèrent être de niveau élevé, entre textes imagés, beauté pop, rêverie new-wave, donc, doublés de parties synthétiques parfaitement conçues.
Dès Le Large, cadencé, la recette fonctionner et l’univers de Mona, assorti de gimmicks sonores attractifs, produit son effet. Et même les essais plus légers tel Jane Bird ou Plein de toi sont à la hauteur, de même que les choeurs féminins magnifiques de Petite conne. Une acidité rock pimente Les héroïnes, de même que des claviers certes présents, mais jamais dans l’excès (Chicago may), et tous ces éléments voisinent pour générer un résultat probant, aux assauts plus frontaux entièrement profitables (Je te laisse avec la nuit). On pense à Lescop, autre révélation un tantinet plus « cold », et on s’entiche vite de l’album, qu’on suivra tant dans ses instants aériens (Malory) parsemés de gentilles zébrures noisy, que sur ses morceaux alertes eux aussi acidulés comme l’est Sentiments érotiques.
A aucun moment, l’attention ne se relâche et Beauté sixties exhale une certaine élégance, détendue, magnifiée, encore, par des incursions vocales féminines. Puis le saccadé Les nuits sans matins, léger dans le ton mais aux percus assénées, conclut joliment une rondelle au style et au charme certains, qui complète et étaye efficacement une scène française de plus en plus riche et probante.