D’emblée, elle fait parler la poudre et enchaine deux titres furibards, toutes griffes sorties: Noise parade et The caustic light, dignes de Sonic Youth et parfaitement représentatifs du mordant de ce nouvel essai. On ne s’y arrête d’ailleurs pas puisque Tax the patients, qui suit, fait à son tour rugit les guitares tandis qu’on imagine aisément la Dame chanter rageusement tout en instaurant ici une tension palpable qui fait le charme de son disque. Et qui anime le leste Who’s sorry now? , quatrième perle d’un opus qui ne contient pour ainsi dire que ça. Et qui, sur l’apaisé Bleed, dévoile tout le pouvoir de Shannon dans ses penchants doucereux, sous-tendus, toutefois, par un arrière-plan troublé.
Retour, ensuite, à sa récurrente retenue, assortie de coups de boutoirs soudains, sur Mire, superbe alliage entre force de frappe rock noisy et délicatesse. L’un des points culminants d’In film sound, qu’on n’hésitera pas à ranger dans ses plus belles réussites eu égard cependant au fait que celles-ci s’avèrent nombreuses. Captive to nowhere, qui démarre dans ma mélancolie pour ensuite hausser le rythme et le ton de façon très nette sans se départir de ses instants délicats.
On renoue ensuite avec des riffs durs à l’occasion de Surely, they’ll tear it down, saccadé, impétueux, puis Mason & Hamlin, comptine posée et instrumentale, conclut dans la quiétude une oeuvre de haute volée, qui honore grandement le précieux label Vicious Circle et sa génitrice.