Dès Fuck your band et Far away now, les deux tubes introductifs et imparables, le ton est en effet donné et que ce soit sur un mode alerte ou plus modéré (LA club), l’investigation menée par Romain Pascal et Thierry Minot atteint la cible, à grand renforts de riffs durs, de sonorités synthétiques bien trouvées et de chants exaltés. On pense comme le dit le descriptif de l’album à LCD Soundsystem et il faut bien le dire, les deux normands en tutoient l’excellence, le détendu et obsédant By aux gimmicks ravageurs, ainsi que London dont le pouvoir est…de nous filer l’envie irrépressible de tracer tout droit vers Londres, venant parfaire une entrée en matière bluffante de groove et de qualité. On adhère tout autant quand le ton se fait plus léger, plus atmosphérique (le doucereux mais soutenu There-alone) et à l’issue du premier volet de Bright colors mean poison, on s’incline déjà devant le brio des garçons.
On poursuit donc l’écoute et de nouvelles pépites s’offrent à nous, à commencer par Successful et ses sons une fois encore addictifs, valorisé, aussi, par ses voix associées. On pourrait ainsi passer en revue la totalité du disque, qui fait mouche et trouve un équilibre, aussi, par le truchement de ses essais moins vifs (Take the lead), ou de vocaux traficotés occasionnels, assez épars pour ne pas ternir la qualité d’ensemble (Show me the way).
En fin de parcours, on succombe à un presque funky The wrong button, puis aux vagues de claviers de Like you had scored, le tout selon une simplicité bienvenue. Puis un cadencé et instrumental Ante enfonce le clou d’une electro-rock de haute volée, et d’un long-jet initial parfaitement troussé, qui promet des lives de ceux que l’on gardera en mémoire.