D’une part, il offrait l’opportunité aux « anciens » -j’avoue en être- ayant connu et adulé les frères Coyne et leurs collègues de les voir défourailler dans un cadre parfaitement adapté à leur rock’n’roll pétaradant.
Et d’autre part, il permettait aux plus jeunes de découvrir une formation affutée, sur laquelle le poids des années n’a, si on excepte un physique logiquement marqué, aucun effet négatif.
The Godfathers
Les régionaux de Buddy Hemlock étant de la partie, en assurant une ouverture impeccable fondée sur un hard estampillé 70’s des plus savoureux, technique voisinant avec feeling et rudesse avec subtilité, le tout saupoudré d’une appréciable dose de psychédélisme, la soirée était inaugurée sous les meilleures auspices. Ceci après avoir, vous l’aurez compris, validé les vertus des jeunots de Clermont, décidément à leur aise sur des planches qui ne les intimident guère. Et qui, à en juger de leur allant et de leur force sonique, transcendent ensuite des Godfathers jouant pieds au plancher un enchainement sans temps mort aucun des morceaux-uppercuts aux effets salvateurs.
She gives me love et ses belles mélodies, les furibards Just because ou Cause I said so ou Angela, couplés aux compos sans défauts du petit dernier, Jukebox fury, assènent au public isarien une gifle rock retentissante, administrée avec force et expérience et à grands coups de riffs détonnants. On en redemande et les reprises du Cold turkey de Lennon, ou de Johnny Cash, suintent elles aussi la sève rock qui anime les ex The Syd Presley Experience.
Ca cogne, ça bastonne et de bien bons écarts plus mélodieux viennent parfaire l’ensemble (If I only had time, merveilleux). Du vrai pain béni, qu’on soit jeune ou vieux, et un savoir-faire qui remet directement la clique anglaise au rang d’honneur d’un univers rock dopé par son authenticité.
Bravo, donc, et un grand merci au passage, à la salle beauvaisienne et son équipe, dont les choix avisés devraient remplir sans discontinuer la plus que sympathique place forte.
Photos William Dumont.