Topsy Turvy
Ces derniers faisant valoir un registre sans faiblesse criarde, certes influencé mais plein d’enthousiasme et d’énergie et qui plus est souvent inspiré. Les Picards ou plutôt Picardes ne cherchant pas même à dissimuler leurs évidentes influences et, entre féminité, puissance et mélodie, signant une prestation une fois de plus probante. Il y a chez eux du rock, mélodieux ou acéré, et quelques pointes métal brièvement démonstratives (notons les poses et soli de Mich, leur charismatique gratteux, en parfait complément aux trois éléments féminins du groupe) qui forment un ensemble séduisant. Et quand bien même celui-ci ne s’avère toujours pas entièrement personnel, il fait montre de possibilités qui mèneront Topsy Turvy à d’autres scènes au moins aussi « parlantes ».
Main Square
Ceci étant fait, place ensuite à I love my neighbours, fort d’un rock tut en nerfs mais ,non dénué de mélodies, entre subtilité et lâcher de décibels. Souvent up-tempo, celui-ci défouraille, nuance en quelques endroits et avec pertinence, et on découvre une quatuor de choix, jusqu’alors méconnu mais qu’une telle apparition pourrait vite faire sortir de l’ombre. On pense à la vague power-pop 90’s, à des groupes comme Shift ou Garage land, et on approuve largement le set des parisiens, mouvementé et percutant, de nature en tout cas à nous permettre une soirée de plus en plus attachante.
Attachante, la formation menée par Mehdi Benzadi le fut, on s’en doutait mais encore fallait-il le vérifier, et son rock british, frontal et/ou plus nébuleux (Hypnotic pocket et sa basse sen avant), jamais trop poli et même souvent effronté, apporte la preuve définitive, si besoin était, qu’il faudra compter avec cette formation à l’essor certain, aux coups de boutoir profitables (Dark side of my moon), porteur, aussi, de mélopées de classe (Reflecting mirrors) cadencées mais incontestablement finaudes.
Une fois totalement d’influences anglaises déjà bien assimilées, Main Square et ses élans façon Libertines/Smiths (l’élégant Disturb in your playground), à la vigueur parfois punky comme sur You’re running away, occupera donc le haut du pavé avec légitimité. Pour l’heure, il nous reste ce type de venue qui l’amène à un niveau déjà élevé et lui permet de talonner les pointures du genre telle le « Stuck » de Jose Reis Fontao, dans le cadre plus général d’un concert Lunaire très réussi.
Photos William Dumont.