Des titres comme Exebecce viennent casser ou souligner une dynamique post-rock parfois et dans un premier temps plate en apparence (Derrière l’écran), et les climats dressés par l’orchestre, saisissants, tendus (un superbe Adamantium) ou subtils, dotent les titres joués d’une seconde vie salutaire. Lentement, après s’être imprégné d’un contenu forcément exigeant car très novateur, on se laisse prendre au jeu et le voyage commence, générateur d’émotions qui impriment leur marque. A l’image de ce The wedding puissant mais élégant ou du transcendant Volfoni’s revenge, longs formats réussis d’un travail commun insidieux dans ses effets.
On en trouve la prolongation visuelle, à défaut d’avoir eu le privilège de le vivre, sur le dvd qui accompagne la partie sonore et là, le cadre du Grand Théâtre de Tours autant que le concert lui-même, intimiste et flamboyant, décuplent la magie du moment. Groupe et membres de l’orchestre oeuvrant de pair et dans l’accord parfait, partageant un ressenti commun des plus prégnants et enfantant un rendu hors du commun, d’autant plus précieux qu’il ne fut joué jusqu’alors que trois fois.
Essai commun parfaitement abouti, donc, que ce Napthtaline Orchestra qui, outre le fait de confronter avec succès deux mouvances musicales différentes, a pour vertu de créer un genre nouveau dont seuls les groupes tels qu’Ez3kiel, ou encore Sleeppers ou les Young Gods, détiennent le secret.