On y trouve des scories noisy féroces et appuyées (en ouverture, le lourd Clavicule, massif et asséné, puis la cadence soutenue d’Agathe, imparables morceaux de début), puis le climat se fait plus « post » sur Mirinda et ses cuivres, bien belle pièce qui étire plus encore le répertoire du groupe tout en en conservant le côté tendu, noisy et accessiblement expérimental.
La face A s’achève alors sur un autre titre galopant et bruitiste, l’excellent Cactus qui met en exergue l’attraction exercée par Thurston Moore et consorts en direction des parisiens, qui approchent ici l’excellence des New-Yorkais dans la mise en place de coups de boutoirs soniques estimables.
La face B, elle, conserve intacte l’urgence de ce qui précède, avec un Tibia direct, aux guitares obsédantes, qui évoque Welcome to Julian, fleuron de la scène française des 90’s, et valide dans le même temps la mainmise des SOF sur le domaine qui est le leur.
Enfin et pour conclure, Teenage mutant crocodile turtle s’impose en pièce majeure de l’ensemble, par sa durée, certes (plus de dix minutes), mais aussi par son contenu très noisy agrémenté d’un break à la fois fin et insidieux…qui réitère ses motifs, prenants, jusqu’aux derniers instants du disque.
Réussi, aux sources d’inspiration décelables mais digérées, Tortuga distingue Sons of Frida, groupe plus que méritoire, et couronne donc avec panache quelques dix années d’efforts constamment pertinents.