Forcément attendue, la clique maintenant basée à Detroit signe huit titres parfois majestueux (Domina, apaisé, aux airs de gospel psyché), après un début sur lequel la voix de Simon Bonney et l’instrumentation tendue du groupe, pas très éloignée du Wovenhand post-Humbert, font de suite mouche (Goddess). Le ton se fait à la fois plus leste et plus fin sur My love takes me there, avant de brusques coups de boutoir qui portent justement la patte d’Edwards. Le rendu, de qualité, promet un opus abouti et les saccades énervées de Riven man confirment avec éclat les promesses d’American twilight.
Cependant et comme pour tout come-back daté, on guette le faux-pas, la baisse de régime et passé le Domina cité plus haut, la tension retenue de The colonel écarte nos craintes en élargissant l’étendue de ce nouvel essai. Et Crime & the City Solution, même dans le feutré, atteint les cimes de l’émotion et de l’authenticité (Beyond good and evil). Convaincus nous sommes alors et c’est sans appréhension qu’on découvre l’éponyme et rythmé American twilight, merveille de rock soutenu, percutant, aux voix entrecroisées envoûtantes.
Il ne reste plus qu’à, après Streets of West Memphis et sa remarquable finesse, rejouer à l’envie cet opus sans défauts, pépite signée d’une dream-team du rock qui se place d’ores et déjà au sommet des sorties récentes.