Si la première option prévaut sur 4QSO, qui bénéficie du chant de G.W. Sok de The Ex, l’entrée en matière est elle plus insidieuse, grinçante mais dans la retenue, instaurant sans plus tarder une atmosphère propre au groupe, à la fois pure et troublée, au sein de laquelle le violon prend une place prépondérante (Zittern). Pour, ensuite, laisser place à un exceptionnel Cerveaux de familles, entre spoken word et vagues noise féroces, où s’illustre Anthony dont le chant renforce ici à deux reprises l’identité, imprenable, de Filiamotsa. Ce sera ainsi encore le cas sur Chien déguisés, au texte tout aussi estimable, habité et extravagant, aux coups de boutoir soniques magnifiés par le violon. L’alchimie est parfaite, jamais convenue -la démarche du groupe est même, soulignons-le, à l’opposé de toute forme conventionnelle-, et Montroyal, à mettre au rayon des longs-formats de Sentier des Roches, fait honneur à ce violon décidément décisif, qui démarre dans la quiétude avant de se voir accompagné par une trame noise dont il brise et souligne dans le même temps merveilleusement l’élan.
On tombe ensuite sur le seul format court du disque, un fonceur et colérique So noise, évidemment probant. Et en fin de parcours, La porte de la fontaine, valorisé par le clavier de Chapelier Fou, esquisse la perspective d’une orientation une nouvelle fois changeante et novatrice, entre claviers, donc, au lyrisme distordu et trames expérimentales dont Filiamotsa détient le secret.
Avec, comme de coutume, un résultat d’exception, certes difficile à appréhender mais qui confine au génie une fois « dompté ».