Dans ce créneau, Xavier Plumas et ses acolytes démontrent donc un savoir-faire qui n’est plus à établir, loin s’en faut, et 9 décline remarquablement ses aptitudes, l’espace de…neuf titres qui très vite vous prennent dans leur nasse. Avenantes, d’une classe presque bluesy à la Rodolphe Burger, les compositions douces-amères de Tue-Loup, par le biais d’une force d’évocation certaine, instaurent et imposent un univers qui, s’il se veut feutré, ne manque pas de caractère. On s’y laisse volontiers prendre, de même qu’à certaines embardées moins posées mais non-moins convaincantes (Jouvence), et on succombe à l’ensemble, dont la durée réduite lui permet de ne jamais lasser.
Le chanteur au verbe distingué fait aussi mouche, aidé de musiciens aux trames sobres et toujours justes, sur des formats plus étirés tel Marinette ou Les abysses, adroitement équilibrés entre douceur et mordant bridé, en recourant pour cela à un panel instrumental élargi. Ceci n’en renforce que plus encore la beauté du propos, à la fièvre communicative (En partance), qui prend fin dans la quiétude (Les chevauchées, jolie conclusion), et consacre, si besoin était, Tue-Loup dans une mouvance qu’il domine et maitrise à merveille. Avec pour résultat ce 9 sans faiblesse aucune, fin et subtil mais aussi, dans le même temps, magnifiquement caractériel.