Concrete Knives
Le terrain étant ainsi efficacement dégagé, les Concrete Knives, au sommet de leur forme et tels des Bewitched Hands du Calvados (un de leurs membres, on ne s’y trompera pas, arborait d’ailleurs fièrement le t-shirt du groupe rémois), n’eurent plus qu’à nous administrer la gifle du soir, à base de voix entrecroisées enchanteresses et d’hymnes pop-rock déviants, dirons-nous de haute volée. Le tout avec une énergie et une implication de taille, avec humour, aussi, et dans l’unité totale, accentuée encore par une frontwoman de charme et un guitariste non moins remarquable dans ses interventions. Nullement usurpée, la réputation naissante du groupe, qui investit la scène comme les plus grands, sans complexes et avec panache, a enfanté ce soir un concert des plus marquants, valorisé par les titres remuants et tubesques (L’incroyable Bornholmer, Happy Mondays, Greyhound racing et j’en passe) ou plus légers et africanisants (Africanize me) ou encore poppy et porteurs de superbes mélopées (Wallpaper) de la clique emmenée par Nicolas Delahaye. Logiquement signé par Simon Raymonde sur Bella Union, Concrete Knives et son euphorisante énergie, magistral et imparable, en symbiose avec son public, paraphant là un set que peu oublieront. Et qui, à l’instar de bien d’autres, validera sans conteste possible le choix de la « Lune » de les imposer en tête d’affiche.
Photos William Dumont.