Hello Bye Bye. C’est toujours un plaisir de se plonger dans la
musique locale, puisque ces messieurs dames sont Bordelais. Pour les Bordelais qui seraient passés à côté du groupe, ou qui comme moi
n’en avaient entendu que des bribes et n’arrivaient même pas à les situer
sur l’échelle du « genre », vous n’avez plus le droit à l’erreur. Plongez.
Vous ne regretterez pas, je suis bien placé pour en témoigner.
Il
est souvent difficile d’entrer directement dans un nouveau cd à la
première écoute. Non seulement parce qu’un cd est un objet rond et
plat et que littéralement, cela paraît impossible. Mais là, j’ai bien
failli être avalé par l’objet tant les membres de Hello Bye Bye tentent
de vous happer, et tant pis si vous n’en ressortez pas indemne, parbleu !
Rentrez !
La première chanson est en deux parties. D’abord en
intro de l’album, et sa dernière partie arrive en 5ème et avant-dernière
piste.
Ouais c’est un peu le bordel chez Hello Bye Bye, et ce n’est
qu’un début ! Le groupe est cohérent et ne l’est pas, les deux à la
fois, une pagaille qui s’assume, homogène.
La première partie de cette
chanson éponyme « Let’s live happy waiting for our dying day part 1 » est
efficace, et me permet de poser un nom sur la musique du groupe :
électro. De l’électro brut, au son extrêmement bien produit, limite
clubbing (même si j’ai pas mis les pieds dans une boite depuis des
millénaires, à peu près).
C’est entraînant, c’est presque parfois
mystérieux, mais ça bouge et ça va à l’essentiel : ressentir cette folie
des mouvements sans trop comprendre. On ressent le plaisir du groupe à
s’amuser avec les sons, à nous en balancer çà et là, mais tout est
cohérent et soigné.
La deuxième partie (intitulée donc « Let’s live
happy waiting for our dying day part 2« ), c’est tout autre chose. Des
reverbs et de gros boum-boum mais surtout, surtout, cette sensation
d’avoir été poussé dans le futur sur une moto aux lueurs bleues,
poursuivi par Tron, je vois au loin les membres du groupe derrière une
vitre qui bougent, ils hésitent même à mettre un casque doré, ou
argenté, mais je leur dis que ça ferait trop, tout de même. Et que ça a
déjà été fait à Hollywood.
Et là, gros coup derrière la tête, la
chanson se termine et nous voilà dans le passé, en 1988, avec une
reprise de Where Is My Mind ? des Pixies.
Bon, tout le monde reprend
cette chanson et tout le monde généralement la rend chiante et
inintéressante au possible, nous rebutant même à réécouter l’originale
de peur qu’elle ne soit géniale (du vrai terme, génie) que dans nos
souvenirs.
Verdict, ici, c’est très réussi. La douceur du début est
mal assumée et la fin est un peu brouillonne, mais l’ambiance est bien
là. Et surtout, la voix féminine est superbe.
Puis, ça me permet de
rebondir sur les trois dernières chansons qui se trouvent au milieu (oui
Hello Bye Bye est bordélique et c’est contagieux, la preuve) avec
« Better Day« . Le groupe nous permet de rentrer un peu plus dans son
univers en dévoilant cette voix au grain doué d’une sensibilité
touchante (qui m’a énormément rappelé l’excellente islandaise Hafdis
Huld), qui sauve un peu l’ensemble de la chanson un peu plate.
Un
manque de finesse que l’on ressent légèrement dans « Life Is Now » qui nous
enroule dans les bons sentiments, dans l’espoir, et toutes ces choses
trop belles pour être intéressantes.
Enfin, « Famous« , deuxième titre de l’album, flirte avec le sexy et ne lésine pas sur le plaisir de l’auditeur.
Je
réécoute cet album depuis des heures maintenant, en boucle, et je le
trouve toujours aussi peu cohérent, désordonné, maladroit. Un peu comme
moi, je réalise.
Et même si souvent, il s’éloigne des bases posées, on ne peut que rentrer dans la sincérité que le groupe nous propose.