On ne décèle en effet aucun écart, les riffs, bourrus/bluesy, atteignent la cible dès les premières mesures de l’ensemble (I just wanna et son amorce gospel) et on sent chez Pierre Moore, Michael Gardner et Ryan Lynn une belle unité que le disque rend fidèlement sur ses dix titres. Qu’il soit direct (Southern boy), leste (Lucille) ou plus nuancé (le blues de Time to go), John the Conqueror trouve le ton juste et honore une époque révolue certes, mais dont le contenu inspire encore le plus grand nombre. Son côté direct (Say what you want) prédomine et on s’en réjouit, les plages plus blues telle Letter of intervention trouvent naturellement leur place et dans le genre, quand bien même celui-ci ne surprendra personne, l’essai décrit en ces lignes est à ranger au rayon des bonnes surprises, signé d’une formation crédible et au talent certain.
Trio en provenance de Philadelphie, John the Conqueror, aux origines variées s’agissant de ses membres, joue un rock 70’s acéré, que la formule à trois rend plus cru et mordant encore. Du rock vrai, live, sans détours et jamais trop poli, qui évoque autant Led Zeppelin que les Black Keys ou le blues pur et se voit sur cet opus éponyme adroitement mis en son.