Dark Dark Dark
Cette semi-déception va vite être rattrapée par le groupe de Minneapolis, dont le folk fin et parfois piquant, joué à l’aide d’une instrumentation élargie, va vite charmer le public samarien. Magnifique, joué avec le coeur et superbement chanté, profond, le registre de Dark Dark Dark est de ceux qui envoûtent et les hourras de la foule le démontrent. Des élans plus « dark » (Hear me) ou plus cadencés (Tell me) l’ornent et lui donnent du corps et celui-ci, déjà probant, prend alors une dimension supplémentaire, son allégorie le rend quasi-irrésistible et sans tarder, on succombe à cette pureté tourmentée. Banjo et accordéon, jamais trop conventionnels, s’invitent à la fête, l’intense retenue des Américains fait le reste et c’est bel et bien à un énième concert de choix qu’on assiste, aussi feutré que gentiment désobéissant. Les petits soucis de son du début ne perturbent que très peu l’avancée de Nona Marie Invie, à l’organe vocal remarquable, et ses acolytes qui susciteraient aisément l’envie de voir plus de groupes de la même trempe se produire à la « Lune », et saupoudrent d’étoiles folk une salle sous le charme, captive des chansons de la troupe.
On en ressort ému et émerveillé, délesté de tout tracas, en remerciant bien sur la salle aux rideaux noirs. Laquelle nous réserve, suite à une fin 2012 de haute volée, une année 2013 forte, déjà, de noms plus qu’alléchants.
Photos William Dumont.