Si la filiation est une évidence, Julian Schweitzer et sa section rythmique font ici feu de tout bois et conjuguent avec adresse mélodies patinées et coups de boutoir soniques. C’est même le cas sur les cinq morceaux de l’EP, dans la foulée du tubesque et inaugural Sanity. Alerte et subtil mais doté d’un impact salutaire, sans frime aucune ni effets de manche superflu, il nuance le propos…avec à propos, tout en laissant la part large aux fulgurances appréciables du groupe, et met sous les feux de la rampe un combo qui aura à l’avenir à s’affranchir du poids de ses influences, assimilées certes mais encore audibles. Le niveau des morceaux présentés ici le permettra sans nul doute, l’explosif Salad days, aux ambiances obscures et changeantes dans leurs humeurs, validant les aptitudes des mecs de Brisbane, imité en cela par Retribution, lui aussi bien posé entre douceur et guitares bourrues.
On trouve donc sur cette sortie de quoi se satisfaire les écoutilles, dans l’attente d’un orientation plus individuelle, et on écoutera la suite avec plaisir. Vultures et ses soudains excès, puis Mayan dawn et ses huit minutes aux enchainements « climatiques » ajustés, confortant l’auditeur dans l’impression, nette, d’un potentiel qui laisse augurer du meilleur.
Bons débuts donc, pour ces Greenthief qu’on attendra au tournant et ce d’autant plus qu’un premier album verra le jour début 2013.