On y trouve onze titres et autant de petits hymnes, percutants (Dead Pompidou’z puis Black B, parfait enchainement et belle illustration d’une utilisation ajustée des deux langages) ou plus modérés, portés par une ironie criante de vérité (La chanson pour…, Le pouvoir) et des textes adroits. Si le groupe se veut avant tout récréatif, ses travaux sont de taille et le pedigree rock de ses membres permet un résultat optimal. Des refrains appelés à fédérer, tel celui de La peur et nombre d’autres, étoffent l’album et lui donnent des galons supplémentaires, de même qu’une belle lucidité (Punk is dead), des riffs saignants l’épicent et on suivra The Hyenes tant dans leur penchants modérés qu’à l’occasion de leurs brulots incendiaires, ici dominants et parfaitement troussés. La seconde partie de Peace and loud en est d’ailleurs truffée, entre Le pouvoir et Le roadie, selon un quintet de chansons au rock’n’roll bas du front entièrement jouissif, qui augure de nouvelles prestations live sans détours.
L’opus fait donc du bien par où il passe, dénonce avec intelligence et surtout, livre son lot de titres forts, souvent énervés (Die Deutschen, nouveau manifeste d’humour malin et énième bombe rock du disque, ou encore On dormira quand on sera mort, speedé, que suit un Normal moins direct mais tout aussi tranchant), pour au final s’imposer comme une oeuvre exempte de défauts. Si on n’en attendait pas moins de la clique de vieux briscards que constitue The Hyenes, on le jouera …loud et de façon répétée, son côté immédiat, irrémédiablement jouissif, le plaçant d’entrée de jeu aux confins de l’indispensable.
Excellente rondelle donc, mise en valeur, aussi, par l’impeccable production de Ted Niceley qui s’était déjà chargé, à l’ « époque » et entre autres, du grinçant et fabuleux Tostaky de Noir Désir.