Mantras Crew
La tension est allée crescendo et autant le dire dans tarder, Angelo Moore, nullement usé par les années qui passent, et sa clique de zicos affutés (j’ai même pu reconnaitre, comble de la joie, l’ex Suicidal Tendencies Rocky George à la guitare!) ont littéralement retourné une salle impressionnée par un jeu de scène puissant et cuivré mais délibérément rock, génialement fusionnant, et une pléthore de chansons exécutées avec passion, authenticité et un impact indéniable. Expressif, en symbiose avec un public qui pour le coup s’était massé en devant de scène, le chanteur à l’extrême élégance et le reste du groupe, fort d’un vécu décisif, se sont rendus « coupables » d’un des meilleurs concerts de fusion qu’il m’ait été donné de voir et le choix de programmation du Picardie Mouv fut validé haut la main, avec le concours bien sur des deux artistes de première partie. Perfectible certes pour Mantras Crew, mais le trio fait déjà étalage de belles qualités de brassage des genres, et en bonne voie pour un « Oxmo » qui sans forcément surprendre assure un bel enchainement de morceaux sans faux pas, bien écrits et surtout inspirés et musicaux, loin de l’ennui que peut parfois générer le genre, joué par des musiciens au registre large et maitrisé.
Oxmo Puccino
Avec pour aboutissement, donc, l’incroyable récital de Fishbone, qui aura l’espace d’une montée en puissance démentielle levé tous les doutes que l’on aurait pu avoir quant à sa forme et sa puissance de feu. D’embardées rap en assauts rock (Rocky George n’est pas là pour rigoler et ça s’entend, de même que pour ses compères ) traversés par des salves cuivrées et des trouées soul/funk, les pères des Freddie’s dead et autres Everyday sunshine, pour résumer, se sont offert le luxe de combler tous les espoirs liés à leur venue. Et de marquer de leur empreinte, qu’on effacera avec peine et la caboche pleine de souvenirs forts, un début de Picardie Mouv virevoltant.
Photos William Dumont.