On l’aura compris, le lancement du désormais immanquable Picardie Mouv s’annonçait sous le signe du déhanchement musicalisé et pour le coup, le public britulien en a eu pour son argent, l’expérience et l’inextinguible énergie du groupe vedette faisant d’emblée la différence, ceci en s’appuyant sur une rafle de morceaux étincelants. Dotés d’un allant funky décisif que zèbrent des assauts rock et de belles mélopées, le géniteur de Parker Street, le petit dernier de sa discographie, et ses complices se sont en effet imposés comme une machine scénique à laquelle on ne résiste…que le temps d’une intro, avant que la déferlante concoctée par cet homme au clavier volubile et délirant ne fasse pleuvoir ses notes sur la salle isarienne. Une performance enchanteresse, idéale pour inciter aux trémoussements et solidifier d’emblée une programmation riche et variée, également crédibilisée par les belles découvertes que furent ses deux sparring-partners;Lateef the truthspeaker, donc, et sa palette large, dont on reparlera à coup sur et s’invitera d’ailleurs sur le set de General Elektriks pour y aller de son intervention vocale forcément rermarquée. Et bien sur les étonnants Shafty Brothers, au gig émaillé de projections et consistant en un mix live en direct, sans supercherie aucune, instigué par trois hommes à la belle symbiose.
Ne manquait d’ailleurs à leur venue qu’un chant plus présent mais quoiqu’il en soit, leurs enchainements dansants et inspirés, faits de collages habiles de genres qu’ils seront parvenus à rendre cohérents, auront largement confirmé le potentiel de la triplette.
Porteur donc de bien belles promesses, le Picardie Mouv place déjà la barre à un niveau élevé, que les bras levés de l’assistance du soir auront à coup sur effleuré et qui risque, eu égard à la suite du « menu », de demeurer perché sur les cimes.
Photos William Dumont.