Entre chanson expressive, attitude avenante et expressive, Délicieuse Alexandra, sans démériter, a en effet atteint les limites d’un format subtil, certes, et bien construit, mais trop linéaire pour complètement accrocher. Bien joué, le registre du groupe amienois peine à décoller, demeure trop sage et gagnerait selon moi à se montrer plus étendu, plus corrosif aussi. On sent pourtant chez la chanteuse et ses musiciens d’évidentes qualités, une identité, même, installée. Mais le tout ne surprend que peu et sans inciter à décrocher, il serait, s’il sortait d’une sagesse trop prononcée, d’autant plus estimable.
Carmen Maria Vega
Le niveau d’ensemble des titres joué étant malgré tout bon, ceci nous amène sans préambules à une Carmen Maria Vega « de poche » aussi sexy que provocatrice, au jeu de scène affuté qu’accentue l’instrumentation remontée de ses hommes de main. Parfaitement à l’aise sur les planches, la Guatémaltèque d’origine a en effet enflammé la salle isarienne, emballée par une artiste au charisme fatal attaché à des compos nerveuses et une belle entente dans un groupe visiblement soudé, heureux de jouer et d’en découdre. Rock, parfois, mais pas trop, plus « chanson » mais sans ennui ni bâillements, Carmen Maria Vega gâte son public, ironise avec à-propos et instaure un set acéré, étayé par son dernier opus au sein duquel quelques titres réellement tubesques, joués ici sans mièvrerie, tapent dans le mille.
Pour, de façon amplement méritée, s’attirer de façon durable les faveurs d’un Ouvre-Boite ouvertement enthousiaste, dont les clameurs de fin émouvront aux larmes, lors du salut final, l’énergique brunette aux poses et « incursions verbales » remarquées.
Photos William Dumont.