The Bewitched Hands
Présence requise donc, pour ce bel enchainement initié par Peter Kernel, dont le rock noisy évoque en certaines occasions Pavement -le rapprochement honore bien entendu le groupe- et, de façon globale, se déploie selon des mélodies soignées percutées par les soubresauts électriques du duo père, épaulé de baguette de maitre par son batteur. Ca joue serré, la voix charmeuse et gentiment encanaillée de Barbara Lehnhoff épice le tout et sans tarder, les morceaux de l’excellent White death black heart et de How to perform a funeral forment un ensemble accrocheur en diable. Humour aidant, complicité visible également (Aris Bassetti n’est pas en reste à ce niveau; il s’y montre même presque aussi bon que guitare et micro en main, c’est dire…), les « Suisso-Canadiens » raflent normalement et en toute logique la mise.
Super set, cela va sans dire, avant le changement de plateau et le débarquement de ces précieux Rémois à la pop étincelante, chantée à plusieurs organes, aussi géniale dans ses mélodies que digne des Pixies dans ses embardées rock.
Peter Kernel
Il en sera ainsi et à l’image de la première partie, personne ne se fera prier pour adhérer avec un enthousiasme énorme à ce déferlement de tubes pop-rock, accentué il y a peu par la sortie d’un colossal Vampiric ways. Superbe, charmeuse, mélodieuse mais jamais dénuée de force, inspirée dans ses moindres recoins, la pop d’Anthonin Ternant et ses collègues de jeu, leurs choeurs émouvants et leur brassage ajusté entre pop, folk, rock et dérapages bruyants, constituent tout simplement ce qui se fait de mieux dans le genre.
Ici en tout cas, aucun n’en doute et c’est à un moment de félicité totale, de nature à vous faire oublier tout tracas, qui est offert au public Lunaire, renouvelé et privilégié. Ceci en plus, bien entendu, d’une qualité musicale bluffante, à vous filer la chair de poule poppy au sortir de l’antre amienoise à l’enseigne bleue
Photos William Dumont.