Clebs
Les premiers, dont j’avoue qu’ils me convainquent au fur et à mesure de leurs apparitions, jouant dans un premier temps un reggae très musical, aux colorations multiples mais cohérentes, jamais envahissantes (chanson, accents « zik » africaine), dont on regrette toutefois le côté sage, qu’une guitare plus aiguisée épicerait peut-être -c’est en tout cas mon ressenti- avec à propos et aurait pour mérite d’encanailler un registre plaisant mais « sage » dans l’ensemble.
Néanmoins, le tout tient debout sans problèmes et la clique compiegnoise s’impose tranquillement, ayant de plus face à elle une marge d’avancée appréciable.
Place, ensuite, à un artiste electro-dub plus que connu du public puisque membre de l’équipe de la GAM: Clebs, donc, et ses instrus electro-dub bien troussés, qui déclenchent bien entendu l’enthousiasme des spectateurs et spectatrices. Manquerait « juste » une voix, même samplée, à ce joli registre, exécuté en toute simplicité et en toute modestie par ce sympathique musicien aux évidentes aptitudes.
Zenzile
Ceci étant, l’attente de la venue de Zenzile (courte, félicitions à ce sujet l’équipe technique des lieux) s’accentuait et allait être récompensée par un set très « soul-dub » des angevins, revigorés -si besoin était mais la santé créative du groupe et sa tenue depuis de nombreuses années nous montrent bien que ce n’est pas le cas- par l’apport de Jamika et Jay Ree. A l’image d’Electric soul, son tout récent dernier album, Zenzile a, très vite, drapé l’assistance dans une vêture dub doucereuse mais non dénuée de caractère, musicalement irréprochable et à vertus hypnotiques certaines.
On aurait aimé que la force rock de Living in monochrome y soit greffée mais de façon logique, c’est l’aspect plus « nuageux » ou aérien qui est ici mis en avant, dans la foulée d’une forme de retour aux sources pour l’étendard dub multiformes hexagonal. Avec pour effet, un set assez envoûtant, spatial et, en certains endroits, plus charnu. Climatique, porteur de sons, de vocaux et d’atmosphères racés et plébiscité, comme espéré, par des isariens décidément gâtés par notre chère et précieuse « GAM ». Avec mention spéciale, pour le coup, à l’association Les amis de la Grange, initiatrice de ce concert sans défauts et impeccablement organisé.
Photos William Dumont.