Sur Salvage blues, l’effort est poussé plus loin, prend des chemins de traverse plus biscornus encore et, comble de la joie, marie à merveille beauté du propos et embardées sauvages. On pense à Xiu Xiu pour cette alchimie et cette folie créative et il faut bien le dire, on se régale de ce rock hybride avenant et insoumis, sur des merveilles comme Visit, par exemple, ou sur Hang on son, salvage is coming along, fiévreux, aussi colérique que magnifique (I am the billions et l’expressivité de sonc hant). Ceci après une amorce qui place la barre très haut et la maintiendra à ce niveau, dans le sillage des sautes d’humeur de The frame in which you fit. Des cuivres lascifs ou excités dopent ou enjolivent le tout, à placer parmi les sorties de rentrée les plus significatives et singulières, et c’est bel et bien l’ensemble qu’il importe de mettre en avant.
Celui-ci se pare d’ouvertures brièvement electro que balafrent des grattes sévères (Elements), surprend à chaque titre tout en enfonçant le clou d’une identité installée, et réussit le pari, comme les « collègues » d’Electric Electric, de définir des « terres » musicales hors-normes, personnelles et diablement passionnantes, dont la mélodie n’est jamais exempte, loin s’en faut.
Simplement, elle prend ici des airs délurés, qui abiment sa superbe…avec superbe, et sublime un groupe unique, de haute qualité même sur ses longs essais (Through France et sa soudain emportement noisy), qu’on s’empressera de plébisciter et qu’on espère voir durer au vu de l’apport généré par ses travaux.