Soft Crayon
Ce sont donc ces derniers qui, en dévoilant une belle et rêveuse electro-pop, se sont mis en évidence dans un premier temps en charmant le public, fourni, à l’aide de mélopées aussi intenses que nuageuses, à la sensibilité accrocheuse, sous l’impulsion d’un batteur donnant le ton et la cadence de cette série de morceaux courte mais probante. Beaucoup ne connaissaient pas -c’est d’ailleurs mon cas- et le set du soir aura donné raison dans son choix à Fred Carré, programmateur des lieux. Bien nommé, Soft Crayon aura donc dessiné de bien belles figurines, doucereuses sans pour autant manquer d’impact, dans la salle samarienne.
A l’issue de cette ouverture notable, les Crocodiles au fringuant et rénové Endless flowers en guise de dernier album, allaient servir un set incandescent, direct et sans temps morts, qui fit avant tout la part à leurs penchants soniques tout en mettant en avant dès que faire se peut l’approche plus « pop » du petit dernier. Très souvent, on pense aux Mary Chain ou à My Bloody Valentine (My surfing Lucifer,entre autres plages de choix) et le gig court mais dense de Charles Rowell et Brandon Welchez, membres fondateurs épaulés par trois nouveaux venus ayant déjà trouvé leur place (dont une clavieriste aux nappes et chant occasionnel de bon aloi), s’attire les faveurs de l’assistance. Ceci avant de stopper sans retour ni rappels une prestation marquante malgré sa brièveté.
Crocodiles
Néanmoins, un concert court mais estimable vaut mieux qu’un set à rallonge qui génère l’ennui ou le décrochage et on s’extirpera de la « Lune » heureux, enchanté par ce début de saison de qualité et en pensant aux noms qui suivent dans un futur proche. Entre Breton, The Bewitched Hands (avec Peter Kernel, messieurs-dames!) ou Mein Sohn William et une Nuit Blanche « juste énorme », sans oublier Ewert and the Two Dragons et bien d’autres.
Grosse soirée donc, mais c’est bien là ce qu’on attendait de la Lune, précieux repère de notre cité amienoise.
Photos William Dumont.