C’est tout sauf un hasard si le groupe a partagé la scène avec, en faisant court, le Rollins band, Corrosion of Conformity, Fugazi, Don Vito ou encore Today is the day et c’est le signe d’un éclectisme parfaitement tenu, que 7th direction retransmet avec brio. Metal bourru ou progressif, touches jazzy de classe, post-rock et élans 70’s (View from the moon) s’y côtoient sans dommages et dès The 7th direction, en ouverture, l’habileté du groupe à construire des trames aussi lestes qu’alertes, groovy mais dotées d’une certaine puissance, s’impose. L’apport de la contrebasse amène ce côté groovy décisif et on se réjouit autant des envolées de gratte offensives que des plages plus retenues de l’album, qui font d’ailleurs souvent corps au sein d’un seul et même morceau. Des plans bluesy torturés s’invitent à la fête et pas un seul moment on ne s’ennuie, Stinking Lizaveta faisant parler une expérience et un savoir-faire qui lui permet le meilleur.
Il s’avère intéressant, nullement handicapé par l’absence de chant, tant sur le frontal et percutant Dark matter que sur l’apaisé et justement bluesy The space between us, très spatial aussi, et parviendra à maintenir notre intérêt jusqu’aux ultimes secondes de Johnny Otis, conclusion acoustique magnifique d’un opus racé, parfaitement conçu, qui honore le trio de DC et son label, dédié aux « ziks » décalées et riche en formations douées.