De fait, le contenu de ce premier album ne surprend guère mais présente quelques belles réalisations poppy, comme Mayday et Sleeping dancer, qui semblent montrer une formation plus à son aise dans cet exercice que dans ses déboulés punky, bons mais pas plus transcendants que la moyenne. Run and look away met pourtant sur la bonne voie, avec un bel allant et des mélodies notables, Allison entérinant dans la foulée les aptitudes de The Junction avec de jolis choeurs et des plans indie approuvés. La basse qui ponctue ensuite Your answer (Arab spring) faisant elle aussi bel effet, combinée à cette énergie très présente.
On s’entiche de l’album au gré des écoutes, on y redécouvre quelques détails minimaux mais décisifs, on s’éprend des plages pop de belle tenue qui nous sont livrées (More and more) et si on attend en vain d’être étonné, on ne trouvera pas non plus, sur Let me out!, de faiblesses criardes. Sans pour autant pouvoir qualifier l’opus de « durable »; on y trouve à mon sens un plaisir surement plus « immédiat » que voué à s’inscrire dans le temps.
Tout y est pourtant bon et le groupe maitrise sans conteste son créneau, parvenant même à se montrer plus créatif et durablement intéressant que ses « concurrents » déjà confirmés qui pratiquent cette même pop punky et enjouée. On trouvera même la fin d’album intéressante, entre le fonceur Smultronstället et Nothing’s gonna change it en passant par Jenny, fort lui aussi de choeurs attrayants, d’une basse rondelette, selon une trame simple mais efficace. Pour ressortir de l’écoute satisfait du niveau d’ensemble, mais frustré quant à la touche de singularité, trop peu présente, qui aurait démarqué l’album.