Depuis peu donc, la paire est devenue quintet et inclut clavier, trombone et sax pour ce qu’on pourrait appeler un free noise, à la fois élégant, exotique et sauvage à la Bästard. Des climats sauvages et génialement répétitifs, balafrés par les couinements des cuivres et du violon, délibérément destructurés et pétris de groove, constituant l’attrait, énorme, de ce six titres révélateur. L’absence de chant (à part sur le titre inaugural) ne dessert aucunement le tout et la durée des titres n’entrave en rien leur excellence, entre rythmes lestes et accélérations subites (So noise) et dans un esprit instinctif et pourtant entièrement maitrisé.
La sortie d’une telle oeuvre fait grand bien à notre scène, l’encanaille avec classe et redore le blason d’un mouvement initié entre autres par Condense (remember Genuflex) et autres Deity Guns, se montrant captivante tant dans ses accalmies sous-tendues (L’amorce de Joué club), que lorsque les orientations se font plus mélodiques (le développement de ce même morceau), ou encore sur ses crissements noisy suivis de plages claires et subtiles (Liège). L’album s’écoute d’une traite, aussi religieusement que dans l’agitation, et dévoile de superbes paysages sonores, beaux et tourmentés (Zittern) qui perdurent jusqu’aux derniers instants de Montroyal, urgent et indomptable, reptilien aussi, qui ferme la marche avec brio. Ceci avant un bonus-track nerveux, cadencé, qui ajoute à l’impact de ce disque optimal de bout en bout.
Avec, à la clé, une bien belle révélation lorraine, qui prévoit dans l’avenir un split EP avec Trunks (on approuve!) et un nouvel album.