Diverse dans les genres abordés, comme on pouvait s’y attendre, la rondelle emmène son monde dans des contrées soul-rock aux colorations larges, que Swaby et ses complices inaugurent joliment sur Can’t play dead et ses cuivres bourrus. L’amorce est donc bonne et le niveau perdurera, l’ensemble étant de plus d’une durée idéale pour ne pas perdre le fil et s’égarer.
Suite à ces débuts réussis dons, l’acoustique rythmée de Curse me good, petite pépite soul vivace, puis les riffs bourrus de la…soul-rock, toujours, de What makes a good man (le chant, ici encore, s’avère brillant et plein de relief, mis en valeur par des choeurs eux aussi excellents), confirment la grande forme des Anglais, à leur aise dans cet exercice de collision mesurée des genres.
The Heavy fait ensuite dans le cuivré saccadé à l’occasion de Big bad wolf, teinté hip-hop, avant un Be mine détendu, sobre, du plus bel effet. On n’en rajoute pas, on fait dans la mesure et on atteint sa cible en faisant dans la simplicité comme sur le leste Same ol’, doté de riffs encore bien sentis et que le chanteur black porte vers les cimes, aidé en cela par des musiciens qui de leur côté se distinguent tout autant par leurs trames sans défauts.
On pourrait arguer que l’orientation, usée, ne surprend plus; certes mais The Heavy tient là une démarche personnelle qui fait mouche et la valide par un Just my luck tapageur suivi de The lonesome road, soul et aux vocaux, est-il besoin de le préciser, étincelants.
Arrive alors la fin des festivités, que Don’t say nothing et ses gimmicks funky combinés à un rythme marqué et une instrumentation agitée, où les cuivres tiennent une place non négligeable, marque de son empreinte. Avant Blood dirt love stop, aux effluves bluesy/jazzy sirupeuses dignes de la grande époque. The Heavy signant à l’arrivée un disque exempt de faux-pas, qui pourrait bien s’avérer aussi retentissant que le The house that dirt built nommé plus haut.