Ainsi, Laetitia Sadier de Stereolab, Marie-France et Chrissie Hynde puis Mark Gardener y interviennent et pourtant, en dépit d’une certaine verve musicale, de colorations racées (le jazzy et timidement dark Catch, les Gainsbouriens Marquise et Chinaman VS Chinagirl ainsi que d’autres), le tout s’en tient à une attitude polie et peine à décoller, tout au moins sur le plan de l’énergie déployée, qui ne pointe que le temps par exemple d’un Je ne vois que vous assez cadencé, ou de Le combat.
Schoos compense cette vigueur défaillante (les mots habiles, c’est bien mais la mollesse un tantinet trop récurrente, ça peut lasser) par une belle capacité à élaborer des climats prenants (Profession catcheur), que Mark Gardener conclut d’ailleurs joliment (mais pourquoi, Mr Schoos, ne pas avoir profité de la présence d’un ex-Ride pour vous adonner à un titre plus encanaillé?) sur un Worlds away pétri de style et illuminé par l’ancien chanteur de ce fameux album à la vague bleue.
Il n’en reste pas moins que Benjamin Schoos sert sur ce disque une belle série d’atmosphères qui retiennent l’attention, qui en fait une belle sortie, aux tranches de vie joliment narrées, occasionnellement bien « cuivrées » également, mais qu’une énergie accrue aurait peut-être, comme chez Jacques Duvall sur sa dernière sortie, permis de parfaire.