On y décèle la même verve musicale et la même excentricité mesurée que chez Glasser ou My brightest diamond et l’opus, varié bien que trop souvent délicat, dévoile un contenu plaisant, d’obédience electro-pop mélodique vive (le début du disque avec Three colours red), parfois plus posée, au panel sonore élargi. Des penchants atmosphériques s’y greffent (Eyes of a wolf) et la voix expressive de Tanja, de même que la chatoyance instrumentale du tout, s’avère être un bel atout pour ce groupe dont on sent qu’il oeuvre, de façon encore perfectible mais déjà bien menée, à la création d’un univers personnel. Quelques pépites telle Soul traveler et ses guitares acidulées, son rythme franc, le créditent et qu’il fasse le choix de canevas tranquilles ou alertes, le chant combiné à de bonnes idées sur le plan instrumental, et à des cheminements originaux, fait de Poles un bon disque.
Ainsi et malgré une préférence pour les plages vives, on le suit dans ses essais feutrés (Dizzy days) et tout autant dans ses tempo intermédiaires (Comet) qui se drapent d’atours vaguement psyché assez prenants pour inciter à prolonger l’écoute. Et on approuve tout autant des élans bluesy apaisés (Traffic lights) ou encore sa cadence leste mais marquée (Velvet rope), de même que son entrain electro-pop bien orné (Brand new world). Et, de façon générale, un contenu bien pensé même si, à mon sens, insuffisamment vigoureux.
Il n’en reste pas moins que Poles séduit souvent et oblige presque, même, à l’écoute répétée par ses ambiances prenantes, ce qui suffit au final à le qualifier d’album estimable