Omar Velasco
Nous fumes pourtant peu à prendre place dans la Club du 106, la « faute » à une équipe de France de foot aussi médiocre que l’auteur de Gentle spirit fut étincelant. Mais peu importe, Omar Velasco, par ailleurs guitariste de Wilson, s’acquittant de sa tache de sparring-partner avec talent, selon des trames folk chaleureuses et loin d’être ennuyeuses quand bien même elles n’atteignirent pas l’intensité du « Wilson Band ». Bonne humeur (un « bonjour » fut lancé depuis la bulle radio du 106, lors de son interview, aux personnes suivant l’échange, puis un morceau joué avec Jonathan lui-même dans la cabine) et répertoire de choix aidant (on sent que le bonhomme, doué, tient sa place chez le Californien), très bonne intro donc, légèrement annonciatrice de par son contenu de ce qui allait suivre.
Jonathan Wilson
Et là, entre Love to love et son ultime rappel, Valley of the silver moon, l’ex-Muscadine et signataire de collaborations remarquables (Costello, Bonnie « Prince » Billy, Vetiver..) allait nous gratifier d’une cérémonie folk/psyché remarquable, aussi chatoyante dans ses plages apaisées, mais bien vivantes, animées, qu’à l’occasion d’embardées psyché, voire indé, griffues, proprement hallucinantes. Tout cela sous l’impulsion d’une voix superbe et d’un esprit rodé par son appartenance antérieure à un combo rock et son goût pour des artistes authentiques comme Neil Young, entre autres références lui étant imputables. Ca transporte, ça transcende et ça instaure des états soit de recueillement, soit de fougue contenue, ou encore d’extase psychédélique tantôt doucereuse, tantôt acide, au gré des morceaux dont émane entre autres le fabuleux Valley…cité plus haut, point d’orgue et final sublime du concert de ce soir. Entre pureté et dénuement, écarts déviants et soniques, jalonné par des essais irréprochables tel Can we really party today? , délicat, ou Desert raven et son acoustique prenante, ou encore Natural rhapsody et ses guitares de caractère, aussi « haut perché » que d’humeur belliqueuse, sans parler de ce The way I feel sensible et poppy (aux « nappages » d’orgue estimables et envolées de six-cordes charnues), inutile d’épiloguer; splendide, ce concert de Jonathan Wilson couronne la salle des quais rouennais et incite grandement à y remettre les pieds. Ceci dans l’attente d’une rentrée dont l’attente sera rendue agréable par les Terrasses du jeudi de cette même ville, au rythme d’une tous les jeudis du mois de juillet.
Photos William Dumont.