Le dandy ayant travaillé avec AS Dragon (c’est en toute franchise ce qui m’a poussé à m’intéresser au bonhomme, en plus de son côté atypique) y use de trames disco ou poppy, qu’il acidule parfois efficacement (Bar Hemingway), en d’autres occasions avec habileté et en dotant ses compositions, sobres, d’habillages eux aussi retenus, sans excès, qui suffisent en se conjuguant à son verbe élégant et évocateur à constituer un bon album.
On le suit avec plaisir dans son cheminement plutôt serein, dont on s’éprend plus encore lorsqu’il le rend plus vivace en y insufflant des claviers remuants, aux légères touches 80’s comme sur Double peine que des guitares gentiment mordantes viennent relever. C’est aussi le cas sur Sentinelle mathématique et il y a du Gainsbourg dans la musicalité affichée par Burgalat, dans ces paroles intelligemment déviantes (Bardot’s dance). Le tout s’enchaine sans barber outre-mesure, si ce n’est sur quelques passages plus insignifiants, et se montre très souvent intéressant, entre les gimmicks funky de La rose de sang et les pulsations electro d’un Berceuse à l’Anglais bienvenu, digne du Velvet le plus posé qui soit. Et dans la foulée, les choeurs et l’allant de Survet’ vert et mauve, excellent, ou le climat jazzy de Too much, maintiennent un niveau très respectable. Même si on préfère Burgalat -c’est valable me concernant, d’autres accorderont leur préférence à ses morceaux sereins- dans son option plus vive.
En fin d’album, la jolie pop de Bar Hemingway, celle posée de Sous les colombes de granit, aux cordes avenantes, puis l’ultime Tout me fait rire, posé, trop posé, confirment la bonne tenue de Toutes directions, en même temps qu’ils (me) donnent l’envie de se « farcir » la discographie du bonhomme, de toute évidence doué et digne d’intérêt quant à tout ce qu’il met en place.