Tout comme chez le Tahiti 80 de ses producteurs, Manceau ratisse large mais sans outrepasser un format d’obédience strictement pop au départ, qu’il étaye habilement et au gré de ses envies jusqu’à former d’impeccables compositions. A la fois enjouée et gentiment tristounette, la pop de Julien Vignon et ses acolytes fait dans le tubesque d’un bout à l’autre et évoque les Boo Radleys de Wake up Boo! (Lady killer), mettant en scène des voix magnifiques et des guitares volubiles (The way it is) mais aussi des claviers adroitement investis, aux interventions elles aussi habiles et prenantes. L’allant et la sobriété du tout font le reste et on pourrait s’arrêter à chaque titre tant tout, ici, envoûte et file le sourire.
C’est le cas du rock poppy, ou de la pop…rock, de Lady killer donc, ou encore de Take back et ses atours folk vifs, ces étayages folk faisant ensuite le charme de Miracle days. On ne recense aucun passage à vide, et Love that never was, au…folk agité, poursuit l’enchantement tout en instaurant des voix de chorales à la Bewitched Hands. L’effet est énorme, le plaisir vif, et la classe british d’un Grandma aux jolis cuivres, puis l’electro-pop de Tricia, superbe, aux effluves 80’s, placent Manceau très haut dans la hiérarchie pop, lui donnant même la possibilité d’aller chatouiller voire détrôner les « pontes » étrangers issus du même créneau.