Drums are for Parade
En ouverture donc, Drums are for parades allait proposer un set plaisant, intense certes, puissant mais adroitement nuancé par le truchement d’un univers hybride entre hardcore, métal et noise. Savamment dosé, celui-ci dévoile un groupe qui insuffle de plus du groove à sa mixture, assez variée et « autre » pour convaincre et bien amorcer la soirée.
Restait après cela à évaluer l’impact d’Amen Ra et son doom-sludge sur scène et là, si celui-ci fut de taille du point de vue du volume sonore, il manqua cruellement de nuance pour ne pas lasser et passé quelques morceaux, il devint difficile de ne pas décrocher d’un ensemble trop souvent braillé, lourd et sans apport estimable. Certes, l’épais mur du son créé par les Flamands, leste, compact, enfante des atmosphères momentanément prenantes. Mais faute de modération, à cause aussi de l’excès lié au déploiement de ces trames, réitérées à l’envie, on ne peut maintenir son intérêt jusqu’au terme de l’apparition du quintet de Kortrijk.
Néanmoins, on en apprécie d’autant plus les brèves ouvertures mélodiques audibles ici et là, les plages étirées et plus mesurées, sans pour autant que le tout, éprouvant, ne s’avère durablement notoire. L’effort d’assimilation est difficile et pour autant, on pressent, une fois celui-ci consenti, une capacité chez Amen Ra à emmener ailleurs, à générer un trip noir certes, mais aux effets finalement bienfaisants et non-dénués d’intérêt musical.
Pour le coup et pour une première, on n’aura donc que partiellement apprécié le gig du groupe, auquel il convient de laisser sa chance tant l’adaptation à son univers s’avère âpre et exigeante et serait éventuellement facilitée par la survenue d’éléments moins directs et massifs.
Photos William Dumont.