The Void
De quoi attirer un monde conséquent donc, The Void, après un bon concert à Beauvais il y a quelques jours, se montrant en l’occurrence meilleur encore, servi entre autres par la proximité qu’engendre la petite scène de la « Lune ». De plus en plus reconnu, le groupe déclenche les vivas et assure avec une assurance elle aussi grandissante et dès lors qu’il se sera extirpé d’un créneau anglais prononcé, il est bien évident, vu ses morceaux racés, qu’il faudra compter avec lui sans contestation possible. Sa pop, chatoyante mais non-exempte de caractère, étalant si l’on peut dire au grand jour, dans la pénombre de la scène, un savoir-faire et une élégance doublée de fougue qui augure du meilleur. Ceci sans plus surprendre les « réguliers », mais en jouant parfaitement et sans fautes de goût un registre d’impeccable tenue.
Confirmation certaine, donc, d’un talent intact à l’aube de mutations pensées, dans la continuité de leur parcours mais néanmoins décisives quant à la construction d’une identité assise et démarquée.
La soirée allait ensuite demeurer optimale après la prestation du gang des frères Simonelli, entre pop doucereuse et élans bien plus percutants, dont un final toutes griffes sorties. Kid Bombardos prouvant aux éventuels dubitatifs que sa renommée, logiquement croissante, est loin de ne reposer que sur une « hype » de circonstance à l’aide de morceaux dont aucun ne bat de l’aile et en affichant une verve que leur jeunesse décuple. Le set du jour, fin et entrainant, mais aussi offensif et proche dans le rendu du niveau d’influences encore perceptibles, les montrant largement à la hauteur du buzz les concernant. Et tout comme The Void, le quatuor aquitain saura, une fois acquitté de ses sources d’influences, se hisser à une place de choix, plus élevée encore que celle d’espoir confirmé qui le distingue pour le moment.
Ce genre d’apparition, en tout cas, sert leur avancée et les montre efficients, dotés de plus d’une marge de progression à ne pas négliger. Au bout de laquelle on pourra profiter comme chez leurs congénères Picards d’un carnet de route complètement personnel et consolidé, déjà bien étayé par ce concert brillant.
Photos William Dumont.