The Void
Ils allaient d’ailleurs, comme à leur habitude, imposer leur imprenable « british style » et un registre de belle tenue, servis de plus par un son aux petits oignons. The Void, c’est l’assurance d’une certaine classe qui devra, je confirme, se démarquer de cette attitude très anglaise, et de concerts sans défauts aucun, joués avec maitrise et inspiration dans le contenu. Et les amienois, une fois leur répertoire singularisé, seront de toute évidence à prendre en compte de façon plus marquée encore. Un nouveau morceau, preuve du travail consciencieux et efficace de la bande, aurait du être joué ce soir mais faute de temps et suite à un bris de cordes sur…deux instruments, nous ne pûmes profiter de cette nouvelle réalisation très certainement excellente.
Pour l’heure, il nous reste une prestation de choix, on ne s’en étonnera plus s’agissant des Picards, et la perspective de travaux à venir significatifs d’une évolution, après des « redébuts » marquants, décisive et qu’on pressent réjouissante.
Sporto Kantes
Ceci étant fait, et bien fait, place à Sporto Kantes, qui allait jouer devant une foule bien plus fournie (dommage que certain(e) ne soient venus que pour eux, tout de même) et « envoyer » un concert de feu, à l’éclectisme musical représentatif de l’esprit très « fun » qui anime la clique. Il y a derrière ça de l’expérience, beaucoup de bonnes idées et que ce soit sur des reggaes qui arrivent par leur contenu épicé à ne pas ennuyer, des rocks rageurs, des plans electro bondissants et de façon générale une pluralité musicale assumée sans jamais faiblir, il faut se rendre à l’évidence: c’est bon, bigarré et bien joué, étayé même par des plans rap-fusion qui, bonheur, rappelleraient Urban Dance Squad. Ceci en imposant également des embardées dépaysantes et selon une énergie jamais prise en défaut. Avec conjugué à cela un Tower aussi dansant que bourru, qui illustre bien la capacité des « Sporto » à allier fun et sérieux, ouvertures presque world et rudesse rock, voilà de quoi enflammer, ce sera le cas de façon unanime, un public aux danses endiablées et grandement enthousiastes. Le large « ratissage » du groupe n’a de plus, à mon sens, rien de racoleur, quand bien même on pourrait le trouver opportuniste: il se veut le reflet de l’esprit général du groupe, de goûts larges et surtout, d’une belle aptitude à oeuvrer dans des des registres variés, tous maitrisés, pour à l’arriver imposer une série de morceaux tubesques qui font vite mouche. Et ça joue, en outre, très live, très rock, sans fioritures, en communiquant sympathiquement, dans la proximité, avec l’assistance. Le tout devant un public « Impressed« , à l’image d’une des dernières chansons jouées par la bande ce soir pour un plébiscite somme toute mérité.
Excellent enchainement donc, dans un Ouvre-Boite qui mérite, je le répète, une fréquentation bien plus conséquente.
Photos William Dumont.